Le Programme BOKUNDOLI

Le programme BOKUNDOLI (2017-2021 / 2022-2026) propose une approche novatrice pour promouvoir une meilleure connaissance de l’histoire du Congo en particulier et plus largement de l’histoire de l’Afrique. Une application numérique, BOKUNDOLI.ORG adaptée à un jeune public et donnant accès à de nombreuses archives et autres outils essentiels à la compréhension de l’Histoire, fournit des supports pédagogiques adaptés aux enseignants accessibles en ligne à un large public en RDC ou ailleurs dans le monde.

Le programme se base notamment  sur : 

1. les études réalisées par l’UNESCO autour de l’utilisation pédagogique des manuels d’histoire générale de l’Afrique adaptés au contexte culturel de la RDC, 
2. les préoccupations des présidents africains relatives à la construction de la « conscience historique africaine » des jeunes du continent.

La RDC est signataire de la Charte de la Renaissance Culturelle Africaine de l’Union Africaine adoptée à Khartoum en 2006. Celle-ci a été précédée par la Charte d’Alger qui avait déjà mis l’accent sur le fait que cette « conscience africaine » passe nécessairement par une meilleure connaissance de l’histoire de chaque pays. Le programme BOKUNDOLI assure la mise en place d’un projet pilote soutenu par la Coopération belge (programme CEC 2017-2021) afin de proposer des contenus de cours d’histoire pour les jeunes congolais en vue de contribuer à une meilleure participation citoyenne dans la construction d’une société congolaise plus respectueuse des droits humains.

Les principes fondateurs de ce projet sont les suivants :

-        Une meilleure connaissance de l’histoire permet non seulement une compréhension des enjeux du présent mais aussi le développement d’un esprit critique indispensable à l’exercice de la citoyenneté.

-        L’histoire n’appartient pas aux seuls historiens. Pour appréhender correctement le fonctionnement des sociétés contemporaines, chaque citoyen doit être en mesure de comprendre les dynamiques sociales et les imaginaires (et les perceptions) qui ont été véhiculés à travers le temps.

-        Dans cette perspective, une meilleure compréhension de la décolonisation et le développement de l’innovation pédagogique constituent des objectifs majeurs de cette démarche.

Le programme qui est en cours a débuté par la réalisation d’un état des lieux sur les pratiques de l’enseignement de l’Histoire africaine et du Congo en 6^ème année primaire et secondaire dans les villes de Kinshasa, Mbanza Ngungu et Lubumbashi (enquêtes menées dans un échantillon d’écoles). Il s’agit en effet de réfléchir à l’amélioration de la qualité des enseignements d’histoire (notamment les contenus des manuels et les supports pédagogiques) en tenant compte de l’état actuel des connaissances scientifiques. 

Partant des connaissances actuelles proposées par l’Histoire Générale de l’Afrique, l’IDLP a clôturé la production de cinq modules d’histoire[1] à partir de thématiques porteuses d’intérêt auprès des enseignants et des élèves. Une application numérique est développée à l’intention des enseignants, des élèves et du grand public en faisant appel à une pédagogie interactive. Le tout est illustré par du texte, des images d’archives, des modules radiophoniques, des séquences audio-visuelles, etc.

Le recyclage des enseignants et des formateurs des enseignants est au cœur du programme et se met progressivement en place avec la collaboration des services spécialisés du Ministère de l’enseignement primaire et secondaire (l’EPSP), avec les instituts supérieurs de pédagogie (ISP) et des coordinations des écoles conventionnées. Une série de séminaires sont envisagés dans ce sens au fur et à mesure de la progression du programme. Ces derniers concernent également les différents corps constitués (les parlements, l’armée, ministères, gouvernements, etc.) et d’autres acteurs de la société civile.

Des ateliers avec des artistes ont permis la sélection de projets artistiques. Ces œuvres viennent appuyer le programme BOKUNDOLI en témoignant de l’importance de connaître l’histoire pour mieux pouvoir exercer sa citoyenneté aujourd’hui. Des acteurs directs et indirects sont donc impliqués dans le processus d’amélioration de la qualité de l’enseignement de l’histoire.