Ce projet initié par CEC ONG se veut contribuer à une réflexion au sein du secteur de la coopération au développement sur les représentations véhiculées par la communication externe des Acteurs de la Coopération Non Gouvernementale (ACNG) à propos du continent africain
Depuis plusieurs années, les ACNG évoluent dans un contexte de plus en plus compétitif et concurrentiel caractérisé par une succession de réformes et une raréfaction des ressources financières. Face à cela, les ACNG ont intensifié leurs stratégies de communication et de marketing notamment vis-à-vis du grand public qu’elles sollicitent à travers les campagnes de récolte des fonds. 
En développant leurs départements communication/marketing, en recourant à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information, en sous-traitant à des agences spécialisées, ces ACNG participent à une massification des images et des représentations à propos des contextes nationaux dans lesquels elles interviennent. Ces stratégies de communication et de marketing renvoient à une pluralité et une hétérogénéité de pratiques sur lesquelles de nombreuses organisations s’interrogent : quel serait le rôle des ACNG dans la perpétuation de certaines représentations stéréotypées sur le continent africain ? Les ACNG seraient – elles conscientes que les mauvaises représentations explosent davantage les personnes d’origine africaine aux discriminations dans leur quotidien ?
Comment conjuguer les messages coexistant au sein des différents départements des ACNG avec l’impératif de récolte de fonds sans forcément verser dans les raccourcis simplificateurs ? Comment dialoguer avec des agences de communication/marketing tout en respectant l’éthique de son organisation ? Pour CEC, ces questions méritent d’être posées et débattues au regard du contexte contemporain. Afin d’approfondir les réflexions, le projet s’adresse tant aux professionnels des ACNG en exercice et en avenir (les étudiants).
Conscient que le changement souhaité par ce projet s’inscrit dans un long processus, sa mise en exécution se décline en plusieurs activités
- L’organisation de conférences thématiques/débats contradictoires dans les hautes écoles et universités belges destinées prioritairement aux étudiants des sections communication et coopération au développement. À ce propos, trois grandes rencontres ont été organisées. « La fin justifie-t-elle les moyens? Image de l’Afrique et récolte de fonds », tenu le 07/11/2017, à l’ICHECS, « Images coloniales et campagnes d’ONG. Quelles continuités ? », le 15/11/2017 à l’ULB, “Vendre de l’aide comme de la poudre à lessiver “ qui a eu lieu le 30/11/2017 à l’UCL-Louvain-la Neuve
– Création d’une plateforme d’échange de réflexions entre différents acteurs de la coopération en Belgique (Africalia, ULB Coopération, Le Monde Selon les Femmes, Mémoire Coloniale et Lutte Contre les Discriminations, Echos Communication, Louvain Coopération, Cota, ITECO, CNCD 11.11.11, ACODEV) sur la thématique de la communication et des représentations stéréotypées du continent africain et de ses populations.Cette plateforme s’est créée suite à un atelier participatif organisé le 2 juillet 2015. Il réunissant des responsables des ACNG et de leurs experts de la communication externe, des professionnels des agences de communication, des professionnels des reportages audiovisuels sur les projets des ACNG, les personnes du monde académique
- Organisation d’un colloque international « Images des ONG : quels regards sur l’Afrique ? Alternatives et perspectives de changement », qui s’est déroulé le 27 avril 2018 au Parlement Fédéral Belge.
Ce colloque a bénéficié d’une intervention d’une dizaine experts nationaux et internationaux : Elikia M’Bokolo (historien congolais), Kalvin Soiresse Njall (journaliste et activiste belge), Amandine Gay (réalisatrice française), Smokey (rappeur et activiste franco-burkinabé), François Robinet (historien français), Stéphane Heymans (Médecins du Monde, Belgique), Judith Madigan (BrandOutLoud, Pays-Bas), Deogratias Niyonkuru (Adisco, Burundi), Jean-Jacques Grodent (SOS Faim, Belgique), Annie Mutamba (AfricaCommsWeek, Belgique/République Démocratique du Congo). Ces experts sont intervenus en fonction de leur expertise à différents moments du programme de la journée.
- La rédaction et la publication des actes du colloque sur la plate-forme de CEC « Observatoire des stéréotypes »
- La poursuite des échanges avec les acteurs du secteur de la coopération et l’identification de pistes afin de fournir aux acteurs concernés un cadre pour faire évoluer la communication
